Je marche dans la beauté / La beauté est devant moi / La beauté est derrière moi / Je vais sur mon chemin de beauté. Chant NavajoAccessible à tous, «
Pierre Cayol - oeuvre graphique 1959-2015 » est l'un des tous premiers catalogues raisonnés d'estampes proposés sur Internet.
Né à Salon-de-Provence en 1939, Pierre Cayol a été élève de l'Ecole nationale des Arts Décoratifs de Grenoble de 1957 à 1960, de l'Ecole des Arts Appliqués de Paris de 1960 à 1962, puis à l'Académie Julian de 1964 à 1966. Il a été durant de nombreuses années Sociétaire des Salons des Artistes Français et d'Automne de Paris. Depuis le milieu des années 60, il participe à des expositions collectives. De nombreuses expositions personnelles lui ont également permis de montrer son travail, essentiellement dans le Midi de la France et à Paris.
L'oeuvre graphique de Pierre Cayol, homme du Sud s'il en est, est à ce
jour constitué de 172 estampes pour une période de 56 années de création
graphique : lithographies, gravures (eaux-fortes et pointes sèches) et
linogravures. Si nombre d'entre elles sont des estampes indépendantes,
on notera que quatre-vingt trois ont été conçues dans le cadre des trente-trois
livres réalisés en collaboration avec des poètes. C'est dire, d'emblée,
toute l'importance que l'artiste porte au livre et, par-delà, au partage
avec ses amis poètes et écrivains.
Toujours proche du dessin, on
y suivra pas à pas l'évolution de l'oeuvre graphique de l'artiste qui
va s'épurer au fil des ans, comme, parallèlement, ce sera le cas de sa
peinture. L'artiste, dans sa quête de vérité, va vers une simplification
et un dépouillement.
Le monde minéral, la nature, le paysage,
la femme, sont à la fois sources d'inspiration et thèmes récurrents dans
l'oeuvre de Pierre Cayol. Les Navajos, chers à l'artiste, parlent de «
chemin de beauté » pour traduire la communion entre le corps, l'esprit et la nature ; Pierre Cayol s'efforce de marcher sur ce chemin.
L'oeuvre
complet de Pierre Cayol est vaste ; elle est composé de peintures, de
dessins et d'estampes. Aujourd'hui, grâce au présent catalogue, chacun
pourra appréhender la totalité de son oeuvre gravé.
La date de la dernière mise à jour du catalogue raisonné est le :
04/04/2016Les
éditions papier de catalogue raisonné - qui étaient la règle
jusqu'alors - sont de toute première importance pour les
collectionneurs, les amateurs et les professionnels de l'estampe ; il
nous a semblé évident qu'une «
publication virtuelle » avait
aujourd'hui cette même justification. Consultable gratuitement par tous,
bâti à un moindre coût, montrant les oeuvres par des images en haute
définition, ce type de catalogue raisonné peut être complété, modifié,
enrichi par de nouveaux éléments retrouvés, augmenté par les futures
nouvelles oeuvres de l'artiste. Il aura également l'avantage de pouvoir
être lu sous différents angles croisés, permettant au lecteur sa propre
approche de l'oeuvre de l'artiste. Le lira-t-on dans l'ordre de la
numérotation? Dans un ordre chronologique? Voudra-t-on regrouper les
oeuvres par année de création? Par technique ? Tout est ici possible!
L'oeuvre
gravé complet de Pierre Cayol pourra donc être consulté de différentes
façons : par ordre de numérotation à la rubrique «
Catalogue complet »,
par technique sous l'un des 5 chapitres regroupants «
Les lithographies », «
Les gravures », «
Les linogravures », «
Les livres » et «
Les feuillets poétiques ». La rubrique «
Panorama » vous permettra de regrouper les oeuvres - toutes techniques confondues - par année de création. Enfin, la rubrique «
Répertoire des titres » (qui inclut «
Répertoire des poètes et écrivains ») et l'onglet «
Aller à l'oeuvre n° . . »
permettront de rejoindre directement tel ou tel titre ou numéro
souhaité du catalogue et d'accéder directement à sa description.
Le présent catalogue est proposé en langue française, mais, à terme, il le sera également en langue anglaise.
Pierre
Cayol se joint à moi pour vous inviter à (re)visiter son oeuvre
graphique. En vous souhaitant beaucoup de plaisir à le faire.
Patrick Bertrand *
*
Architecte
de formation, Patrick Bertrand, est l'auteur du présent catalogue
raisonné établi en collaboration avec l'artiste. Il travaille depuis
maintenant dix ans au sein de la Galerie Michelle Champetier,
spécialisée dans le domaine de l'estampe. Michelle est son épouse. Voici quelques mots de l'artiste (extraits de l'interview du 05/07/2012) :En
parallèle avec la peinture, vous avez toujours gravé puisque les
premières estampes - après quelques travaux d'école - remontent à la
fin des années mille neuf cent soixante. Comment peut-on mener de front
ces deux activités? Y a-t-il un rapport, une relation entre elles?Certes,
il y a une relation par le dessin, l'aspect graphique de la chose. Je
peux préciser, selon les affirmations de Van Gogh, Cézanne et Braque,
qu'il ne faut pas délier le dessin de la couleur. Le dessin est à la
couleur, ce que le squelette est au corps d'un individu.
En effet, on sait la place que vous accordez au dessin dans vos peintures. Cela
fait plus que s'imposer; cela va de soi pour ce qui est du dessin en
fonction de ce que je viens de dire précédemment. J'aime l'opposition du
noir et du blanc, j'aime ces techniques, tout simplement.
Je ne
dirai pas comme certains l'ont dit, qu'avec le dessin on ne peut pas
tricher, mais il est évident que lorsqu'un dessin est mauvais, on s'en
aperçoit rapidement.
Vos premières estampes sont des gravures
à l'eau-forte, quelques-unes à la pointe sèche. Comment expliquez-vous
le choix de cette technique?Tout simplement parce que ce sont
des techniques apprises aux Arts Décoratifs. En même temps, j'appréciais
énormément Rembrandt, Goya et Daumier, peintres qui ont toujours
beaucoup dessiné et beaucoup gravé. En dehors de la construction, source
d'équilibre dans leurs oeuvres, c'est le goût pour la lumière qui m'a
attiré. L'eau-forte est vraiment capable de restituer la lumière.
Le
travail du tirage lui-même est un processus qui me plaît ; c'est
extrêmement difficile mais c'est agréable. Difficile, à cause de la
technique qu'il faut posséder le plus parfaitement possible. C'est un
métier! Il y a tant de subtilités! Il faut apprendre le sens du dosage,
non seulement dans l'encrage, mais aussi dans l'essuyage de la plaque,
faire attention à la température ambiante qui entre en jeu, au temps de
morsure dans l'acide, et à d'autres paramètres encore.
J'ai, le plus souvent fait de l'eau-forte car c'est un travail plus proche de celui de la peinture, me semble-t-il.
Vous
avez également toujours pratiqué la linogravure, néanmoins, depuis une
dizaine d'années vous semblez vous y consacrer encore davantage aux
dépens des autres techniques. Pour quelle raison? Qu'est-ce qui vous
attire ou vous convient particulièrement dans cette technique?On
constate également que les linogravures sont de plus en plus grandes et
dépouillées. Est-ce que cela répond à un désir conscient d'aller vers
plus de simplification?Premièrement, c'est dû au fait qu'en prenant
de l'âge, l'acuité visuelle est moins forte et il faut aussi faire
attention aux vapeurs d'acide. D'un autre côté, j'ai un goût plus
important pour ce qui est travaillé selon des aplats, des surfaces. La
linogravure me permet de jouer davantage avec le plein et le vide, le
blanc et le noir, par aplats, ce qui correspond d'ailleurs à mon
évolution au niveau de la peinture. C'est un plaisir d'occuper un espace
donné en assemblant des surfaces sombres sur un fond clair que l'on
cherche à équilibrer. Au départ, il y a toujours ce désir de construire
et d'organiser qui reste primordial.
Vous laissez un peu de côté la lumière?C'est
vrai, je m'en suis un peu détaché. Mais il reste toujours une lumière,
celle du peintre . . . Je suis moins attaché à montrer la lumière telle
qu'elle est. J'en viens là parce que, j'ai suivi d'autres chemins,
d'autres influences comme celle de Paolo Uccello, Matisse, Braque,
Picasso chez qui les aplats sont importants et même certains peintres
abstraits comme Manessier que j'ai toujours aimé; c'est une évolution.
J'y ajoute sans doute une vision «
contemporaine » . . . un mot que je
peux détester.
Les livres d'artiste tiennent une place
importante dans votre oeuvre gravé, et cela depuis le début. Est-ce à
dire que vous êtres attiré par la poésie, que vous comptez beaucoup de
poètes et d'écrivains dans votre entourage?Il me semble aller de
soi que les peintres rencontrent des poètes et des écrivains. Très
souvent on a vu des collaborations heureuses comme Braque avec René Char
et tant d'autres . . .
La poésie, quand elle me touche, déclenche
des idées de sujet, de graphisme. Ce fut le cas avec Marc Alyn que j'ai
souvent illustré. Je me sens très proche de lui et de sa poésie.
L'illustration n'est pas une simple mise en image, ni une description
dessinée d'un texte. Elle est un accompagnement. Dans «
Grain d'ombre »,
par exemple, j'ai voulu montrer l'opposition du froid et du chaud. L'un
et l'autre se pénètrent par le biais des verticales. C'est comme si la
fleur était déjà dans la graine quand elle est en terre.
L'idée d'accompagnement est une manière de donner forme à des mots. C'est un lieu de passage et de convergence.
Ceci
ne m'a pas empêché d'illustrer par des lithographies des extraits du
«
Fou d'Amérique » de Yves Berger, même si dans ce cas il s'agit d'un
travail plus documentaire. Mais là nous étions réunis par la même
passion pour les Indiens d'Amérique du Nord.
L'idéal aussi, c'est de
faire quelque chose en couple, comme c'est le cas depuis trois ans avec
Marie, mon épouse. Nous avons en commun l'expérience de notre vie avec
les indiens Navajos depuis trente ans, que nous avons tout naturellement
traduite sous forme de trois livres d'artiste.